mercredi 25 avril 2018

Le processus de traduction en 5 étapes

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Les étapes de la traduction présentées par Stéphane Demazure

Usuellement, les traducteurs (indépendants comme en agence) procèdent via différentes étapes, et plus précisément 5 étapes afin de réaliser une traduction. En effet, ils savent que s'ils ne respectent pas plusieurs étapes méthodiques, leurs traductions ne seront pas toujours à la hauteur. Stéphane Demazure vous propose de découvrir ces 5 étapes de la traduction :

Pourquoi procéder par étapes ?

Le fait est que la traduction est une tâche exigeante sur le plan mental (toujours viser la haute qualité), voire même un défi suivant le type de traduction à réaliser. Si exigeant qu'un processus de traduction complet et discipliné est nécessaire pour bien le réaliser. Voilà pourquoi, rappelle Stéphane Demazure, les 5 étapes du processus de traduction sont nécessaires pour parvenir à un résultat satisfaisant et pour le traducteur et pour le client final.

Première étape : l'aperçu

La première étape consiste à délimiter le texte à traduire. C'est-à-dire, le sujet et le contenu, sa longueur, le style de rédaction, s'il est technique, les différentes sections, etc. Le traducteur lit ou écréme des parties du texte pour se faire une idée du contenu.
Il peut noter les concepts ou la terminologie clés qui devront faire l'objet d'une recherche et décider s'il est nécessaire de faire des lectures préliminaires. Parfois, les traductions des termes clés seront recherchées et résolues avant de commencer la traduction.

Deuxième étape : la traduction initiale

Au cours de cette étape, le document est systématiquement traduit, généralement en morceaux de 5 à 10 mots à la fois. Stéphane Demazure souligne qu'il est important de choisir la longueur appropriée des morceaux de texte individuels à traiter.

Idéalement, chaque morceau sera une unité de signification discrète et complète. Mais il doit aussi être assez court pour être retenu dans la mémoire à court terme, et tout ce qui dépasse 10 mots peut s'avérer difficile à mémoriser.

Les phrases sont souvent plus longues que cela, de sorte qu'elles sont généralement décomposées en unités plus courtes. Travailler avec des morceaux trop courts ou des unités de signification non discrètes tend à produire une traduction non naturelle et potentiellement peu claire, alors que des morceaux trop longs pour être facilement mémorisables risquent d'être oubliés dans la traduction. Il faut donc trouver un juste milieu lorsque l'on décompose le texte, ce qui n'est pas toujours simple !

Troisième étape : la vérification de la précision

Une fois la première ébauche terminée, le traducteur travaillera méthodiquement à travers sa traduction en comparant chaque morceau de texte avec le texte original (appelé "texte source" rappelle Stéphane Demazure).

Le but premier ici est de confirmer qu'aucun contenu n'a été oublié et qu'aucune signification n'a été mal interprétée (le contre-sens étant l'un des pires ennemis du traducteur). La plupart des traducteurs identifieront et amélioreront également toute formulation légèrement artificielle ou inélégante à cette étape.
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Quatrième étape : se dégager l'eprit

Cette étape présentée par Stéphane Demazure est très simple : mettre la traduction de côté et faire une pause. Idéalement, cela devrait durer quelques heures voire même toute la nuit. L'idée est purement d'éclaircir l'esprit pour assurer une cinquième et dernière étape plus efficace.

Cinquième étape : la relecture finale

Dans l'étape finale, le traducteur relit la traduction, cette fois sans référence au document source, en regardant uniquement la qualité de l'expression. Il n'est ainsi pas influencé par la grammaire ou les éventuels faux-amis de la langue source.
Le traducteur se concentre sur le texte traduit dans la langue cible afin de s'assurer qu'il ne ressemble pas à une traduction mais à un texte "normal". Les révisions finales seront effectuées pour affiner et "peaufiner" le texte traduit.

Est-ce que tous les traducteurs suivent ce processus ? Réponse par Stéphane Demazure

Soyons honnêtes : En un mot, non.

Les traducteurs professionnels apprennent cette méthodologie en 5 étapes dans le cadre de leurs études supérieures de traduction. Fondamentalement, sans cette formation formelle en traduction (comme la suit Stéphane Demazure dans le cadre de ses études), il est peu probable que quelqu'un adopterait instinctivement ces étapes ou en comprendrait le besoin.

Il n'est donc pas surprenant que des traducteurs non formés utilisent fréquemment des processus qui non seulement ne sont pas les meilleures pratiques, mais qui ne sont pas suffisamment robustes et fiables pour surmonter les difficultés inhérentes au processus de traduction.
 Ils sont souvent parfaitement inconscients des lacunes de leurs processus de traduction et, par conséquent, du travail qu'ils accomplissent.

Pourquoi un processus de traduction aussi strict est-il nécessaire ?

Tout simplement parce que la traduction est une tâche étonnamment difficile qui implique un traitement mental complexe (comme nous l'avons vu avec selon le type de traduction) et nécessite donc un processus de traduction linguistique robuste. Plus précisément, pour chaque phrase ou section de texte à traduire, le traducteur doit : lire et comprendre le texte source, garder à l'esprit le sens ou le message de ce texte et choisir le vocabulaire voire créer pour les néologismes les plus appropriés dans la langue cible.

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